Lecture par Didier Ousset
Le merle est revenu, de la barbe du Christ, Il a fait un fil
Qui relie chaque mot du chant de notre âme
Le rouge gorge est revenu, de la chemise du Christ, il a fait un habit
Qui habille le monde de l’éclat vif de la joie
L’alouette est revenu, du ciel bleu, elle a fait un plafond
Qui recouvre la terre de milles interrogations
Et tous et toutes pépient auprès de l’homme guirlande de mots et de vers
Enlacés dans des poèmes légers, légers, comme l’air du printemps
Au creux d’une source
Il s’en est allé du Très bas au Très haut, en ce jour d’automne
Nous laissant étonné de son absence si légère, si légère
Souffle fugace d’un expir un moment arrêté
Auprès de l’homme-arbre, de l’homme fleur, de l’homme vent, de l’homme terre
Il devise désormais au rimes de son cœur,
L’encre noire s’est détachée du papier blanc, pour faire des arabesques des plumes du merle
A la barbe du Christ, il est une mie de pain, de quoi nourrir le monde de ses mots
Légers, légers, jusqu’à la fin du monde.